Cliché n° 1 – L’économie ne se conçoit bien que vue d’en haut
Cliché n° 1 – L’économie ne se conçoit bien que vue d’en haut (diapo 3)
Cette idée s’est imposée lorsqu’à la suite de la crise de 1929 et de la dépression des années 30 la pensée keynésienne est devenue dominante (Keynes, 1883-1946) – Diapo 4
Dans la théorie générale (1936) Keynes pense l’économie comme un tout non en partant des individus mais en raisonnant en terme de circuit reliant de grands agrégats statistiques : la production, l’investissement, la consommation, l’emploi etc.
Si ce circuit fonctionne mal l’État peut et doit agir pour le réparer. Il peut et doit contrôler l’activité économique
À cette fin il a besoin de disposer d’informations précises sur la conjoncture économique pour ne pas intervenir à l’aveugle. Elles lui sont fournies par la comptabilité nationale que tous les Etats développés ont mis ont mis en place à l’issue de la deuxième guerre mondiale
Avec ce tableau de bord l’État dispose d’un outil qui lui permet de mener des politiques économiques interventionnistes par le biais du budget et de la monnaie. Si l’activité économique semble fléchir alors il faut la stimuler en augmentant les dépenses publiques et/ou en créant plus de monnaie. Dit autrement si dans le circuit la pression est trop faible il faut y injecter ce qui permettra de la faire remonter.
De l’œuvre de Keynes date la coupure entre la macro qui est le domaine des politiques publiques et la micro. La macro est valorisée mais l’approche micro est ravalée au rang d’une sorte d’exercice intellectuel qui ne sert pas à grand chose ou reléguée dans les coulisses de la gestion des entreprises.
Avec Hayek, on peut en revanche penser l’économie non en partant de l’État mais en partant des individus.
Hayek (1899-1992) – Diapo 5 – a été au siècle dernier le principal contradicteur de Keynes.
Il s’oppose à une représentation de l’économie en terme de système dont la marche serait déconnectée des comportements des individus agissant sur les marchés. Il pense l’économie comme une organisation décentralisée assurant néanmoins mais de façon involontaire la coordination des activités. Cette manière de voir s’inscrit dans la droite ligne de la métaphore de la main invisible formulée par Smith mais en lui donnant un contenu analytique solide.
Cette approche valorise la coordination par les prix de marché qui sont des signaux de transmission de l’information. Ils indiquent que produire, comment le produire, en quelle quantité, où et pour qui. Ils assurent la coordination des acteurs sans qu’ils aient besoin de se concerter ni d’être dirigés par une instance supérieure.
On voit donc s’opposer deux visions de l’économie, l’une qui la conçoit du haut, en terme de circuit, et l’autre qui la conçoit en partant des individus agissant sur un ensemble de marchés interconnectées.
La seconde n’est certainement pas la plus inintéressante.