Cliché n° 3 – L’innovation naît dans les laboratoires scientifiques
Cliché n° 3 – L’innovation naît dans les laboratoires scientifiques (diapo 11)
Selon le schéma standard issu des analyses de Schumpeter l’invention précède l’innovation. La première est le résultat d’une découverte issue de la recherche appliquée, elle même issue d’une découverte scientifique fondamentale. L’innovation correspond à son application industrielle et commerciale.
Mais l’histoire économique témoigne du fait que l’innovation n’a pas pour ressort principal la stimulation de la recherche scientifique.
Au moment de la révolution industrielle, la quasi-totalité des inventeurs n’était nullement des scientifiques expérimentés, ils n’avaient pas fait d’études très poussées : Arkwright était perruquier, Hargreaves était tisserand, Stephenson savait à peine lire et écrire. A eux trois, ils ont pourtant posé les bases de l’industrie textile et de celle des constructions mécaniques en Angleterre puis dans le monde.
L’industrialisation des pays développés doit beaucoup aux auteurs d’innombrables petites avancées en matiére de procédés de fabrication, avancées trop minuscules pour avoir marqué les esprits. Le plus souvent, les inventions qu’ils ont mises en oeuvre relèvent du bricolage.
Comme le remarque Edmund Phelps : « Ces inventeurs ne produisaient pas un savoir scientifique, pas plus qu’un barman qui élabore un nouveau cocktail ne produit un savoir chimique : ils n’étaient pas qualifiés pour le faire ». Mus par le goût d’entreprendre plutôt que de ne rien faire, leurs motivations étaient aussi financières : il fallait qu’ils soient libres de monétiser leurs idées commercialisables et de s’enrichir en cas de succès sans craindre d’être spoliés.
Seule une économie de libre entreprise associe cette garantie et une culture économique motivante qui pousse à innover
L’essentiel des innovations naît du terrain. Elle est de nature endogène. Le contre-exemple de l’URSS montre qu’elle ne peut s’épanouir en dehors du cadre d’une économie de marché fondée sur la liberté d’entreprendre et la propriété.